ECRITURES

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INVITATION

INVITATION

     - J’ai passé quelques jours à la plage, me dit-elle, je suis revenue hier.

Ses bras, ses jambes, le haut de ses seins, son visage montraient le hâlé d’un bronzage. Elle était partie en Normandie. Depuis quelques semaines le printemps resplendissait. Dès son retour, elle m’avait invité boire un verre.

   - le sable était doux et chaud à mon corps.

Je l’imaginai en maillot de bain, allongée sur une serviette offrant son corps au soleil. Je fermai les yeux afin de mieux voir son corps. Je devinai le galbe de ses cuisses, la rondeur de ses seins. Sous son costume, ses formes se dessinaient, laissaient entrevoir ses atours. Un parfum  l’entourait, sans doute la fragrance d’une crème pour le bronzage.

   - Ces trois jours me parurent trop brefs. Le soleil me caressait. J’étais nue. La chaleur réchauffait ma peau, réchauffait chaque parcelle, effleurait mon intimité d’une grande douceur. C’était comme si ses rayons, tels des doigts, dansaient sur mon corps, titillaient mes seins, pénétraient au plus profond de mon vagin. J’écartai les cuisses pour mieux recevoir cette offrande solaire.

Cette narration de ces trois jours de volupté offerte à l’astre soleil me mettait en émoi. Je perçus la description dont elle me parlait : les jambes qui se disjoignaient, la fente qui s’ouvrait. J’imaginai la bouche de sa source dont les nymphes s’épanouissaient sous la tiédeur. Je fermai les yeux afin de calmer mes ardeurs. Ma gorge déglutinait.

    - J’étais seule, continua-t-elle, sur cette plage privée d’un hôtel et ce bien-être météo m’incita à aller plus loin.

J’ignorai ce qu’elle voulait dire. Parlait-elle d’une conquête, d’un amant de passage ou d’une amante complaisante ? Au fond, je ne la connaissais pas trop. Souvent les rencontres restent superficielles. Que savais-je de sa vie personnelle ? Elle était une relation proche. Nous partagions la même passion, mais en dehors de celle-ci plus rien.

    - j’ai toujours dans mon sac à main un vibromasseur. Je lui fis caresser mon clitoris. À son contact celui-ci se mit en érection. Puis l’objet épousa la forme de ma vulve, titillant les lèvres boursouflées de désir. Ensuite je l’enfonçai dans mon vagin en le faisant vibrer. La sensation perçue fut merveilleuse. Mon conduit s’irradiait de chatouillements.

C’était étrange. Elle me racontait sa masturbation, ses jouissances, ses cris, ses orgasmes sans aucune gêne. J’étais mal à l’aise. Mon cœur s’emballait devant les images qui se dessinaient devant mes yeux au fur et à mesure qu’elle parlait. Elle devait deviner mon émoi. Pourtant elle souriait ironiquement. Elle remplit les verres de vin blanc. Nous trinquâmes. Mon visage s’empourprait. Je ne pus empêcher mes yeux de plonger dans l’échancrure du chemisier afin d’admirer ses seins.

    - ils sont beaux me susurra-t-elle, tout en se penchant vers moi pour me faire admirer sa poitrine.

Je répondis par l’affirmative d’une voix rauque. Je me sentis devenir cramoisi.

    - ils sont fermes. Ils tiennent tous seuls sans soutien-gorge.

Je le voyais bien. Ils remuaient librement sous  le vêtement.  Leurs pointes s’affirmaient sous le tissu. J’avais une folle envie de les toucher. Elle le devinait. Dans mes fantasmes je l’observais à l’horizontale sur le sable chaud, odalisque alanguie dans l’attente de volupté. J’entendais les ressacs de la mer qui venaient lécher son corps comme un amant sa courtisane. Je rêvais d’être ce galant. Une irrésistible envie montait. Mon membre se détendait. Il formait une bosse sur le short que je portais. Elle ne pouvait l’ignorer, ne pas le remarquer.

 

    - je vois que ton rêve d’une femme nue, allongée sur la plage prend forme dit-elle en observant, espiègle, la bosse qui enflait.

Mon visage s’empourpra encore plus. Persuadé de la réciprocité de nos désirs, une douce euphorie me gagna. Je rêvais d’elle depuis que je la connaissais. Son corps m’attirait. Ses seins aimantaient mon regard. Il me fallait me décider, faire le premier pas, le premier geste. Je m’approchai bouche assoiffée dans le désert et qui cherche la source.

    - chasse gardée, dit-elle. Je n’aime que les femmes, les hommes m’indiffèrent.

Son saphisme avoué me laissa un peu pantois. J’ignorai ses tendances et je fus surpris.

À cet instant précis, j’eusse aimé être une femme, être une lesbienne et parcourir les chemins inconnus de la découverte du même sexe.

 

Elle se moquait. Je ne pouvais cacher mon érection.

    - Tiens ! Je remplis ton verre à nouveau, la boisson te calmera.

Ce ne fut pas le cas. Mon regard restait river sur son buste et mes rêves de sa vision, nue sur la plage.

Me laissant seul face au verre de vin, elle s’en alla dans la chambre quérir quelque chose à me montrer me dit-elle.

Lorsqu’elle revint au bout de quelques minutes, elle tenait dans une main un objet de plastique de couleur bleutée.

    - Regarde ! C’est mon sexe-toy.

Elle me mit l’objet presque sous le nez. Je le détaillai. Un fils électrique le reliait à un boitier. Elle pouvait ainsi varier les vibrations. J’eusse aimé, à cet instant, qu’elle me propose une démonstration. Ce ne fut pas le cas. J’essayai de le lui faire comprendre. Elle fit la sourde oreille, celle qui ne comprenait pas. N’y tenant plus, je me jetai à l’eau :

    - Je peux, si tu veux, te donner du plaisir avec ton instrument.

Je me voyais déjà savourant sa nudité, parcourir des yeux son corps, caresser son mont de vénus puis introduire le godemichet dans son entrée. Je me voyais varier l’intensité du mécanisme, provoquer ses halètements, son orgasme.

    - Non ! Répondit-elle, ce plaisir ne peut être que solitaire.

Elle se mit à rire de ma déconvenue qu’elle lisait sur mon visage. Elle me servit un troisième verre de vin tout en discourant :

    - Tu sais lorsque j’utilise cet appareil c’est souvent par manque de compagne. Lorsque je suis avec une femme, j’aime mieux la caresse de sa langue et de ses doigts qui me pénètrent jusqu’au plus profond de mon vestibule.

Je finis mon verre et je m’apprêtai à prendre congé mon sexe turgescent au paroxysme.

    - je te souhaite une bonne soirée.peut-être un jour nous irons ensemble passer quelques moments sur la plage au soleil ?

Cette proposition me ravit. Je nous voyais déjà allongés, nus sur le sable chaud et les vagues nous caresser !

Ces yeux rieurs m’accompagnèrent lors de ma sortie. Était-ce une offre sincère ou bien un peu de perfidie ?



10/12/2015
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