LE VIEUX
Assis sur un banc vert, je le vois immobile
Qui regarde les gens à la belle saison.
C'est ainsi qu'il occupe, au bas de sa maison,
Le temps et ses loisirs dans ce jardin tranquille !
Désormais sans ami, le spectre de l'asile
Pour unique avenir. C'est comme la prison
Pour le pauvre bagnard jusqu'à la pendaison,
Sans remise de peine ou dernier domicile !
Le bonhomme finit, dans cette foule hostile,
L'existence d'un vieux, entouré de béton.
Mais s'anime son corps lorsque passe un jupon !
Son regard est coquin, et le voilà fébrile…
Alors il se souvient de sa belle Cécile,
A l'époque lointaine ou l'archer Cupidon
De sa flèche perça son cœur de Robinson.
Et les voilà tous deux partant vers la Sicile.
Mais sa femme est défunte, il attend inutile,
Avec ses souvenirs, revêtu d'un veston,
Lorsque joie et douleur ne font qu'une chanson,
Celle des jours anciens à l'odeur de myrtille.
Le vieil homme somnole et soudain il jubile.
Bienheureux dans son rêve, il s'endort sans façon,
Se moquant des passants, de leur qu'en dira-t-on.
Son visage sourit, le vieux est sur son île !
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