LES TRIBULATIONS D'UN POETE
Je suis captif des vers
Et derrière les fers
De la fenêtre d’une cellule
Voltige une libellule.
Je voudrais sur son dos
M’envoler illico
Ouvrir le dictionnaire
Fuir la grammaire
Scier les barreaux
Découvrir d’autres mots,
Trouver la sortie
Et faire rimer poésie
Avec les couleurs
De la palette du slameur.
Mais la gardienne est autoritaire
Et les braves folliculaires
Défendent les habits rassis
Qui siègent quai Conti,
Mais moi J’aime pas les épées
Ça me donne la diarrhée !
J’voudrai lever l’écrou
Pousser le verrou
Rompre avec la mesure
Dire merde à la censure,
Hélas je perds la raison
L’air et la chanson.
Sous mes pas l’abîme
Sous mes doigts la rime.
Je cris au secours
Le monde est sourd,
Une putain s’approche
Pour me faire les poches.
On m’appelle Erato
Me dit la voix de soprano
En me montrant ses fesses
Un cul de poétesse,
J’en perds toute raison
Et les règles de la conjugaison.
Viens mon cher homonyme
Tu seras mon synonyme
Allons faire un petit sonnet
Me susurre son air gourmet.
Je me suis retrouvé à Montparnasse
Dans le lit de la pétasse,
Dans sa rime mon crayon
A pénétré son piège à con
Elle a battu la cadence
J’ai semé ma semence
Il est né l’alexandrin
A minuit crétin !
J’ai pondu un paragraphe
Sans faute d’orthographe
J’m’améliore chaque jour
J’aurai, peut-être, le Goncourt
Faut que j’en parle à ma muse
Hélas la drôlesse est obtuse
Je lui dis : quatrain
Elle me répond : bon à rien
J’finirai jamais mon poème
Dur, dur d’être bohème !
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