POESIE URBAINE
La poésie que l’on nomme urbaine
Et qui se récite la semaine
Dans l’inquiétante zone
Par une jeunesse sauvageonne
Comme disent les journalistes
Ce qui rassure les moralistes,
N’a ni contrainte, maître ou dieu
Libre comme l’air de la banlieue.
Cette poésie des lieux publics
Qui dérangent bourgeois et flics
Refuse les rimes obscures
Et le bâillon de la censure
La métrique rigide et tyrannique
Des dictionnaires de poétique
Le fer aux pieds de l’alexandrin
Cette prison pour poète puritain
Qui enchaîne le trouvère
Tel un chien par une muselière.
Et si ses mots semblent accusatifs
Ils rejettent le pouvoir agressif.
Nos vers déclamés en cabarets
Gênent les princes et leurs roitelets
Peut-être est-elle l’ultime rempart
A la tyrannie de ces tristes ringards ?
Même si l’ancestrale Académie
Nous condamne aux gémonies
Nous réciterons nos vers
N’en déplaise aux habits verts.
Notre pote Rimbaud serait slameur
S’il vivait notre siècle sans cœur
Baudelaire rêverait dans les bistrots
En vidant ses verres d’apéro
Verlaine circulerait de bar en bar
Afin de soulager son cafard
Victor Hugo crierait son désespoir
Lamartine agiterait le drapeau noir.
La poésie des salons bourgeois
Nous laisse sur le cul, pantois
On n’est pas sur la même planète
Ces gens là se gourent de comète !
Quant aux magazines poétiques
Ils nous font gerber, c’est physique
Les sonnets se parent d’uniformes
Et la poésie se soumet aux normes
Leurs directeurs jouent aux césars
Ils nous prennent pour des jobards !
Ça traque la faute d’orthographe
Comme l’admirateur l’autographe.
En relançant l’authentique poésie
Celle qui rime et jongle avec la vie,
A notre façon nous aidons le Français
Quand la fine fleur a choisi l’anglais
Oui ! Messieurs les censeurs,
Cela fait de nous ses défenseurs
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