VERS FANES
Au jardin de mon père, enfant parmi les fleurs,
Je rêvai d’être un jour tel Ronsard : un poète !
Mais le temps s’est enfui comme au ciel la comète,
De mon rêve insensé, j’ai perdu les couleurs.
Et je demeure seul avec mes vers fanés,
Dans la ville aux murs gris, ma rime malhabile
Reste au fond d’un tiroir, ultime domicile
De ces deux ou trois mots à la nuit condamnés !
Aucun public ne lit ma prose et mes quatrains
Qui se voyaient déjà captiver l’auditoire,
Puis conquérir le monde et construire ma gloire !
Mais je l’attends toujours avec mes parchemins…
Je n’ai plus de jardin, de papier sont mes fleurs,
Si j’aime du Bellay, sa province angevine,
Jamais mes vers n’auront l’éclat d’aigue-marine
De ce fabuleux maître aux sonnets enchanteurs !
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