ECRITURES

ECRITURES

COMMENT LUI DIRE

 

 

COMMENT LUI DIRE ?

 

 

PREMIER ACTE

 

(Les deux filles, ennuyées, tournent dans la pièce et cogitent l’une après l’autre)

 

Marie. J’aimerais tant lui dire, mais comment aborder la chose sans lui faire mal ? Serai-je convaincante ? J’ai besoin de changer et pourtant je ne peux pas me décider. J’hésite.

 

Julie. J’aimerais tant lui dire, mais je crains sa réaction. Cette décision n’est pas facile. Je tremble ne sachant la façon d’aborder le sujet.

 

Marie. Pourtant je l’aime encore. L’attirance de l’autre est forte aussi. Le choix est cruel. Partager à trois me semble impossible. Elle est jalouse. Elle refusera. J’entends déjà ses hurlements. Elle sombrera dans le noir. La peur de se retrouver seule, l’angoisse du vide.

 

Julie. Pourtant je l’aime encore. Mais voilà, j’ai fait la connaissance d’une autre. Ma déchirure est grande. Je frémis en pensant à l’heure de vérité. Comment réagira-t-elle ? Il me faudra beaucoup de délicatesse, de tact. Elle est fragile. Je ne veux pas la blesser.

 

Marie. J’ai longtemps adoré son corps laiteux des filles du Nord. Je pense à ces heures que je ne retrouverai plus avec elle. Ma main fébrile qui peignait sa toison avant de se poser sur son intimité. Et nos baisers à bouche que-veux-tu que titillaient nos langues.

 

Julie. J’ai longtemps adoré son corps de sylphide et ses fesses callipyges que mes mains emprisonnaient. Nos jambes entrelacées se frottaient. Nous frissonnions et nos chants montaient à l’unisson de nos corps écartelés par le plaisir.

 

Marie. Avec l’autre j’irai de découverte en aventure. Oublierai-je nos anciens jeux érotiques dans les bras de la suivante ? Effacer le passé n’est pas simple. Aujourd’hui il me faut affronter le présent, éviter les cris, les larmes.

 

Julie. Avec l’autre j’irai sur un chemin inconnu. Où me mènera-t-il ? Je l’ignore. Je sais que ma peau gardera en mémoire la volupté de nos ébats. Les prochains seront-ils aussi torrides ? il me faut être honnête, lui dire. J’aimerais que nous nous quittions en toute amitié.

 

Marie. Ce soir je lui dirai. Cette nuit sera la dernière, notre dernière. Couchées sur le même lit nous serons désormais des étrangères. Dormira-t-elle ? J’enfilerai un pyjama, ne pas tenter le diable.

 

Julie. Ce soir je lui dirai. À l’heure du repas, après le fromage, je parlerai calmement. Je crains sa réaction. Cette nuit sera une épreuve. Je ne dormirai pas, trop énervée.

 

 (Elles se dirigent mal à l’aise vers la table mise. Elles sont assises et mangent en silence sans se regarder : 2 chaises, 1 table, 2 assiettes, 2 verres…) Fin du repas. Elles s’observent :

 

Marie. Elles ont un drôle de goût ces tomates !

 

Julie. D’habitude, elles sont meilleures, plus juteuses.

 

Marie. Nous les avons achetées au marchand habituel pourtant !

 

Julie. Parfois du jour au lendemain les choses et les êtres peuvent changer.

 

(Elles se regardent anxieuses)

 

Marie. Cette cuisse de poulet est fade !

 

Julie. Rien n’est plus comme avant !

 

(Elles se regardent prêtes à pleurer)

 

Marie. J’ai quelque chose à te dire Julie ! (d’une petite voix)

 

Julie. Moi aussi j’ai quelque chose à te dire Marie ! (d’une petite voix)

 

Marie. Julie, j’aime quelqu’un d’autre. Je vais te quitter. (Un peu inquiète de la réaction de Julie)

 

Julie. Marie, comme c’est drôle, moi aussi et je vais partir. (Un peu abasourdie)

 

(Silence. Elles se regardent, éclatent de rire)

 

Marie. Ça alors je n’aurai jamais cru une telle chose de ta part. Je suis heureuse pour toi.

 

Julie. Cela me fait plaisir Marie. Notre séparation sera moins dramatique. Nous ne resterons pas seules.

 

Marie. Tu sais Julie j’ai hésité à prendre cette décision. Nous avons eu tant de joies ensemble.

 

Julie. J’avais peur Marie de te faire mal. Je ne savais comment m’y prendre. Nous allons nous séparer bonnes amies.

 

Marie. C’est quand même mieux que finir bonnes sœurs !

 

Julie. J’aime mieux cette nouvelle aventure que le couvent !

 

Marie. Encore qu’au couvent les sœurs, elles se tripotent…

 

Julie. Tu as raison. C’est un peu le bordel religieux ces institutions !

 

Marie. Un lupanar sans mecs.

 

Julie. Le paradis en somme !

 

(Rire des deux filles)

(Elles tournent autour de la table, réfléchissent, se regardent anxieuses)

 

Marie. J’espère qu’il s’agit d’une femme ! (Sérieuse)

 

Julie. Enfin ! Tu me connais. (Courroucée). Et toi Marie ?

 

Marie. Pareil !

 

Julie. L’honneur est sauf !

 

Marie. Faire l’amour entre mêmes sexes c’est bon !

 

Julie. Oui ! La morale religieuse on s’en fou !

 

Marie. La morale tout simplement.

 

Julie. Tu as raison Marie. La morale n’est qu’hypocrisie.

 

Marie. C’est un truc de bourgeois pour imposer leur façon de voir !

 

Julie. Exactement, alors qu’eux ils trichent en permanence.

 

Marie. Ils passent le temps à se rendre cocus !

 

Julie. Et leurs régulières à lever les jambes en l’air. (Rigolades des deux).

 

Marie. Les hommes ont inventé le mariage pour nous contraindre !

 

Julie. Dans certains pays, ils peuvent se marier plusieurs fois, répudier leur femme ou les tuer !

 

Marie. L’esclavage par les lois.

 

Julie. Des lois faites par les hommes et pour eux !

 

Marie. (Ironique) On devrait se confesser !

 

Julie. À l’église ?

 

Marie. Bien sûr Julie à l’église pas au bistrot tout de même !

 

Julie. On irait au confessionnal.

 

Marie. Oui, au confessionnal !

 

Julie. Ça mettra l’ensoutané en émoi ! Il va s’exciter dans sa cage grillagée.

 

Marie. Tu crois que dans son cagibi, il se masturbera en écoutant nos confessions ?

 

Julie. La bitte ne fait pas le moine !

 

Marie. Julie tout de même !

 

Julie. Ne t’offusque pas Marie, les curés forniquent aussi.

 

Marie. C’est vrai ! D’ailleurs dans le mot confesse il y a con et fesse !

 

Julie. Moi j’aime bien tes fesses !

 

Marie. Et moi j’aime sucer ton con !

 

(Rigolades des deux)

 

Julie. T’as vu Marie comment les hommes traitent nos jolis minous : de con !

 

Marie. Les ordures, ils sont bien contents pourtant de venir les lécher.

 

Julie. Moi, j’aime quand c’est une femme qui me suce.

 

Marie. Tu as raison Julie, c’est meilleur.

 

(Julie et Marie rigolent)

 

Marie. (Souriante). Comment s’appelle-t-elle ta future ?

 

Julie. (Souriante) Nina !

 

Marie. Ah ! (le sourire s’efface)

 

Julie. Et toi comment s’appelle-t-elle ?

 

Marie. Nina !

 

Julie. Ah ! (Le sourire s’efface)

 

Marie. Comme c’est curieux, elles ont le même prénom !

 

Julie. Oui ! La vie est étrange. Le même prénom !

 

Marie. Tu l’as connue où ?

 

Julie. À un vernissage de la galerie Maillard, le mois dernier le mercredi 22.

 

Marie. Pareil, au même vernissage de la même galerie. Moi c’était le jeudi 23.

 

(Silence. Interrogations intérieures. Les visages se ferment) (Elles sont debout. Elles tournent dans la pièce autour de la table)

 

Marie. Elle est comment ?

 

Julie. Grande, belle, une poitrine opulente, cheveux blonds.

 

Marie. Moi c’est pareil, on dirait la même ! Tu as une photo ?

 

Julie. Oui ! Regarde !

 

(Elle montre la photo. Marie blêmit).

 

Julie. Qu’est ce que tu as Marie, tu es pâlotte ?

 

Marie. C’est la même personne !

 

Julie. Quoi ?

(Les deux filles se regardent stupéfaites)

 

Marie. Nous nous sommes fait draguer par la même personne à un jour de différence.

 

Julie. Après tout nous réagissons comme tous les amoureux !

 

Marie. Oui ! En amour pas de différence que l’on soit hétéros ou homos.

 

Julie. À partir du moment où il y a consentement.

 

Marie. Exact Julie, pas de contrainte, pas de tabou !

 

Julie. Quand même cette Nina !

 

Marie. Elle nous a bien eues.

 

Julie et Marie. Quelle salope ! (En colère)

 

Julie. Nous nous sommes fait avoir. Nous sommes des connes !

 

Marie. (Sourire retrouvé) Non ! Julie, des gouines !

 

Julie et Marie. (Elles hurlent) God save the gouine !

 

(Elles se regardent et se mettent à rire)

 

Marie. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? (Interrogatrice)

 

Julie et Marie : restons ensemble !

 

Julie. Que cela nous serve de leçon. Marie, nous sommes faits pour nous aimer. Nous venons de vivre une épreuve, faisons en sorte qu’elle nous soude un peu plus.

 

Marie. Tu as raison Julie. Nous avons hésité, tremblé en pensant aux conséquences d’une rupture pour l’autre. L’attrait d’une autre nous a perturbées. Nous en sortons plus fortes.

 

Julie. L’attirance pour Nina n’était qu’un leurre je me rends compte que je t’aime encore plus.

 

Marie. Moi aussi Julie. Ce soir comme la plupart des autres soirs, je ne mettrai pas mon pyjama. (Elles se rapprochent l’une de l’autre et se frottent les seins)

 

(Rires des deux filles)

 

Julie. Moi non plus. J’ai hâte de l’heure où nos corps s’astiqueront, où nous nous embrasserons, où nos vulves s’envoleront vers des sommets de jouissance.

 

Marie. J’ai besoin de ton corps blanc, de sentir ma joue frôler ta toison de blé mûr, puis ma langue titiller ton bouton d’amour et lécher ta fleur offerte.

(Les deux filles sont aux pâmoisons)

 

Marie. Et si on punissait Nina, cette salope qui a voulu détruire notre couple ?

 

Julie. Oh, oui ! Donnons-lui une leçon. Mais comment faire, as-tu une idée ?

 

(Elles se mettent à réfléchir)

 

Marie. J’ai une idée !

 

Julie. Dis-moi !

 

(Les deux filles rapprochent leurs visages et se parlent en aparté, personne n’entend leur conversation)

 

Julie. Tu crois que cela va marcher ?

 

Marie. Pourquoi pas !

 

(Elles rigolent) (elles se retirent main dans la main)

 

                                                        FIN DU PREMIER ACTE

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                           DEUXIÈME ACTE

 

Quelques jours plus tard au petit déjeuner attablées tous sourires. (1 table, 2 chaises, 2 bols) (Tenues légères)

 

Marie. Ça a marché (crie presque Marie)

 

Julie. Tu es géniale Marie. Ton idée fut la bonne. Tu as vu la déconfiture de Nina ? Elle a descendu à poil l’escalier en courant avec ses vêtements à la main. Quel beau spectacle.

 

Marie. C’est à cet instant que le petit vieux d’à côté ouvrit sa porte étonné par le vacarme et les cris de Nina !

 

Julie. Un sacré haut de cœur qu’il a eu !

 

Marie. Il est tombé raide devant son palier, les yeux exorbités, la langue pendante.

 

Julie. J’ignore si son bambou s’est déployé pour une dernière fois.

 

Marie. Enfin Julie !

 

(Rires)

 

Julie. Sa femme a téléphoné aux pompiers. Ils n’ont rien pu faire.

 

Marie. Ça a l’air de te perturber Julie !

 

Julie. Je pensai à son bambou !

 

Marie. Julie ! Ils n’allaient quand même pas lui branler le bambou !

 

Julie. Ils auraient pu lui prodiguer un pompier !

 

(Rire des deux)

 

Marie. Pour une mort ce fut une belle mort, les seins de Nina ballotaient au gré de sa course. (Facétieuse) Ils ont dû lui rappeler de bons souvenirs ! De sacrés pare-chocs qu’elle arbore la Nina !

 

Julie. Devant les fesses callipyges de Nina, ses yeux se sont dessillés. Il en a avalé sa langue.

 

Marie. Faut dire qu’il approchait des quatre-vingt-dix ans, il était tant qu’il arrête !

 

Julie. Un dommage collatéral comme disent les journaleux de la télé !

 

Marie. Oui ! Ce n’était pas prévu, mais ce fut une belle mort.

 

Julie. Quand les deux copains ont surgi, elle a dû faire une drôle de tête la Nina ? Quelle riche idée que tu as eue de faire participer deux homos de l’association LGBT.

 

Marie. L’idée m’est venue quand tu as parlé de donner une leçon à Nina. Je me suis souvenu que dans notre association nous avons un couple d’hommes. Ils ont trouvé l’idée originale. En fait ce sont eux qui ont proposé le scénario en utilisant leur propre appartement.

 

Julie. Nina a hurlé quand ils sont sortis nus de la chambre à coucher à notre place.

 

Marie. Il faut dire qu’avec leurs services trois-pièces bien apparents, ils lui ont fait peur !

 

Julie. La peur du loup !

 

Marie. Elle avait le feu au cul, la Nina !

 

Julie. Et quel cul ! Une lune à faire sortir la terre de son orbite !

 

Marie. Tu écris comment orbite ? Hors et bite avec un T ou deux T ?

 

(Rires des deux filles)

 

Julie. Le scénario était bien monté, eux aussi ! La pièce fut bien jouée.

 

Marie. D’abord la réception de Nina suite à notre invitation d’une partie à trois. Elle a dit oui.

 

Julie. Notre accueil fut parfait. Elle croyait à une partouze entre trois filles, tout naturellement elle s’est déshabillée.

 

Marie. Ce qui prouve qu’elle ne cherchait qu’une aventure avec chacune de nous.

 

Julie. Oui ! Qu’elle salope cette Nina !

 

Marie. Un joli corps cette Nina. Ses seins jaillissaient de sa poitrine, sa vulve me parut attirante. J’aurais bien goûté à son abricot !

 

Julie. Oh, oui ! Ce fruit de la passion n’attendait qu’à être cueilli !

 

Marie. Nous nous sommes retirées dans la chambre pour nous dévêtir et lui préparer une surprise.

 

Julie. Elle est tombée dans le panneau.

 

Marie. Elle jouissait, par avance, de la surprise.

 

Julie. Les deux copains attendaient. Ils ont mis leurs déguisements prévus, puis ils sont entrés dans le salon.

 

Marie. J’aurais voulu voir la tête de Nina lorsqu’ils entrèrent masqués, des perruques blondes sur les cheveux, des soutiens-gorges bourrés de ouate sous les tee-shirts et leurs sexes nus !

 

Julie. Elle a dû croire que c’était nous, que nous étions des transsexuelles.

 

(Rires des deux filles)

(Plus sérieuses)

 

Marie. On devrait se rendre à l’enterrement du vieux.

 

Julie. Tu crois ?

 

Marie. On lui doit au moins ça !

 

Julie. Pourquoi ?

 

Marie. C’est un peu grâce à nous s’il a trépassé !

 

Julie. Oui ! Nous lui avons offert une dernière vision du paradis terrestre !

 

Marie. Les fruits murs de Nina !

 

Julie. Sa Lune affriolante !

 

Marie. Personne ne va nous remercier pour cette bonne action.

 

(Rires des deux filles)

 

Julie. Nina sera-t-elle présente à l’enterrement ?

 

Marie. Cela m’étonnerait. Elle doit ruminer chez elle. On n’est pas prêt de la revoir cette dévergondée.

 

Julie. En attendant, levons notre verre !

 

Marie. Santé ! Au petit vieux tombé au champ d’honneur.

 

(Assises à table, elles boivent)

 

Marie. Pas mal foutu les deux copains : Guillaume et Christophe.

 

Julie. Ils n’ont pas hésité à se mettre à poil devant nous.

 

Marie. Ils pratiquent le naturisme.

 

Julie. On aurait dit des statues grecques !

 

Marie. C’est pour ça qu’on dit : « va te faire voir chez les Grecs » !

 

(Rire des deux filles)

 

Julie. Jolis torses musclés et pendentifs entre les jambes.

 

Marie. On appelle cela « les bijoux de famille » Julie.

 

Julie. Les statues des femmes de l’antiquité grecque sont sans sexe, elles !

 

Marie. C’est vrai.

 

Julie. Elles n’ont pas de barbu non plus !

 

Marie. Ni de fente !

 

Julie. Décidément l’histoire est contre nous !

 

Marie. Depuis Adam et Ève, on nous reproche tout !

 

Julie. Surtout à Ève !

 

Marie. Pourtant avant l’arrivée du christianisme le lesbianisme était un fait accepté.

 

Julie. Tu crois ?

 

Marie. Oui Julie, 2500 ans avant notre ère en Mésopotamie les relations entre femmes sont courantes.

 

Julie. Tu as raison, d’ailleurs dans la Grèce antique et sous l’Empire romain, le lesbianisme était normal, même s’il concernait des femmes mariées.

 

Marie. Depuis l’avènement des religions, les femmes sont punies.

 

Julie. Pas de représentation du minou !

 

Marie. Même l’art longtemps les a ignorées. La représentation du sexe féminin est lisse, inexistante.

 

Julie. Ca toujours été !

 

Marie. Ah bon !

 

Julie. Depuis le début des temps, les hommes refusent de reconnaitre le droit à la sexualité entre même sexe et pour les femmes, c’est pire.

 

Marie. Très longtemps l’art a censuré nos sexes !

 

Julie. Il a fallu attendre « l’Origine du Monde » de Courbet pour changer cette attitude.

 

Marie. Ça n’a pas été facile !

 

Julie. La critique l’a éreintée !

 

Marie. Les religieux lui sont tombés dessus.

 

Julie. Longtemps le corps médical nous a humiliées !

 

Marie. Tu as raison Julie. Ils considéraient cela comme une maladie mentale.

 

Julie. Les sexologues et autres médicastres nous traitaient de déviants.

 

Marie. Quant aux religions c’était le bûcher pour sorcellerie, la lapidation ou pire.

 

Julie. Aujourd’hui cela va un peu mieux grâce aux luttes des féministes.

 

Marie. Encore que le retour du religieux conduit à la haine des différences.

 

Julie. La lutte contre le mariage pour tous les a motivés !

 

Marie. Les religions ont montré leur vrai visage : l’intolérance.

 

Julie. Il faut continuer le combat, les féministes nous ont montré la voie.

 

Marie. Je pense à Sappho poétesse grecque qui de son île Lesbos à su lancer l’émancipation des femmes.

 

Julie. Oui ! Et plus près de nous Renée Vivien, poétesse du siècle dernier qui a marqué la lutte des femmes libres.

 

Marie. Les poétesses prônaient la liberté sexuelle.

 

Julie. Elles ont redonnées au lesbianisme ses lettres de noblesse.

 

Marie. La poésie symbolise la liberté !

 

Julie. C’est un ultime rempart contre l’oppression.

 

Marie. Le mot est plus fort que les dictatures !

 

Julie. Les poétesses nous ont montré la voie de l’émancipation sexuelle.

 

Marie. Les hommes sont moins libérés.

 

Julie. La plupart préfèrent les femmes pour eux. Ils refusent qu’elles puissent avoir des relations entre elles !

 

Marie. La femme doit rester un objet pour leurs propres besoins !

 

Julie. Les religions nous confinent dans des rôles subalternes.

 

Marie. Ouais ! Aujourd’hui la société tolère les femmes sans plus.

 

Julie. Sois belle et écarte les cuisses !

 

Marie. (En colère) Potiches, cuisinières, ménagères, pondeuse, voilà le sort qu’ils nous réservent.

 

Julie. Les réacs veulent nous refuser l’adoption d’enfants !

 

Marie. Sous prétexte que l’enfant a besoin de sexes différents !

 

Julie. Les moralistes préfèrent les laisser à l’orphelinat sans amour.

 

Marie. Vrai l’enfant a besoin d’amour simplement.

 

Julie. Oui, le sexe n’a rien à voir avec l’amour de l’autre.

 

Marie. Malgré les lois, la haine des homosexuels est palpable.

 

(Les deux filles se regardent. Sur les visages on peut lire de la peine)

 

Julie. Rien ne change !

 

Marie. Rien ne changera !

 

Julie. Chez nous ce n’est pas pareil.

 

Marie. Oui, pas de dominante ni de dominée. On partage tout.

 

Marie. Et si Nina avait dit « oui » ?

 

Julie. Comment ça ?

 

Marie. Une envie de faire l’amour avec Guillaume et Christophe ?

 

Julie. On aurait été Gros-Jean comme devant.

 

Marie. Oui et on aurait assisté au spectacle.

 

Julie. Un bien triste spectacle !

 

Marie. Oui ! Et le petit vieux n’aurait pas vu les seins de Nina.

 

Julie. Ses fesses callipyges.

 

Marie. Son abricot à point.

 

Julie. Il serait encore vivant !

 

Marie. Le pauvre !

 

(Rire des deux filles)

 

Julie. (Sentencieuse) Les garçons n’auraient pas pu la satisfaire. La vue d’une femme nue les laisse sans réaction.

 

Marie. Même en y mettant du sien ?

 

Julie. Que veux-tu dire ?

 

Marie. Si Nina avait mis la main ou commencé une fellation ?

 

Julie. Quelle horreur ! Ce bout de saucisson flasque dans la bouche.

 

Marie. Le bâton de berger dans la gorge de Nina ?

 

Julie. Ils se seraient rebiffés, fâchés.

 

Marie. Pour eux c’eut été « la bourse ou la vie » en somme !

 

Julie. Allez vient Marie ! (elle lui prend la main) allons nous aimer.

 

Marie. Oui Julie ! Oublions Nina, le petit vieux, les hommes et la société.

 

(Rire des deux filles qui se retirent main dans la main)

 

 

                                                    FIN DE L’ACTE DEUX

 

 

 

  

 

 

                                                                ACTE TROIS

 

(Même configuration). Assises sur des chaises autour de la table. Elles bâillent, épuisées.

 

Julie. Quelle nuit !

 

Marie. Oh oui quelle nuit !

 

Julie. Je suis encore toute ramollie !

 

Marie. J’ai les jambes en coton ! Je suis lasse.

 

Julie. On est si bien toutes les deux.

 

Marie. Dire qu’on a failli se quitter !

 

Julie. La faute à cette Nina !

 

Marie. La salope !

 

Julie. Au fond on sort plus fortes !

 

Marie. L’épreuve nous renforce.

 

Julie. Marie, ça s’est passé comment avec tes parents quand tu leur as parlé de ton homosexualité.

 

Marie. Un jour j’avais seize ans, j’ai avoué mon attirance pour le même sexe.

 

Julie. Le terme avoué est impropre. Ce n’est pas une faute d’être homo. La nature ou l’attrait de l’autre le décide.

 

Marie. Tu as raison. Pourquoi je porte ce rejet comme une faute ?

 

Julie. La société nous transforme en coupable, mais coupable de quoi ?

 

Marie. C’est imprégné en moi comme une honte qui monte.

 

Julie. Tu n’es pas fautive ! La nature décide et pas les hommes, leurs lois, leurs morales.

 

Marie. Depuis mon père est distant avec moi. (Marie se met à pleurer).

 

Julie. Ne pleure pas Marie. (Julie se rapproche et prend Marie dans ses bras)

 

Marie. (Elle essuie ses larmes) Tu as raison Julie. Je n’ai commis aucune faute, mais mon père l’a mal pris. Ma mère n’a rien dit, trop soumise. Pourtant un jour, en aparté, elle me raconta qu’elle aussi était attirée par une amie. Elle n’a jamais osé aller plus loin.

 

 Julie. Dévoiler notre identité est toujours une épreuve imposée.

 

Marie. Cela nous désigne aux regards des autres.

 

Julie. Des proches s’éloignent, les parents sont offusqués, nous rejettent.

 

Marie. La gêne s’installe comme si on annonçait un cancer incurable !

 

Julie. Le rejet n’est pas loin, la haine s’approche.

 

Marie. C’est arborer l’étoile rose pour de futurs holocaustes !

 

Julie. L’étoile jaune pour les juifs, le rose pour les homos !

 

Marie. Rien pour les hétéros !

 

Julie. Nous sommes tous des homos, la plupart des gens l’ignorent. Certains le découvrent, d’autres le rejettent, le refoulent.

 

Marie. Oui, Julie l’homosexualité est la chose la mieux partagée dans le monde depuis le temps des cavernes.

 

Julie. Si seulement les êtres humains acceptaient cette évidence, tout irait pour le mieux.

 

Marie. Plus besoin de lois, de conventions, de législateurs.

 

Julie. Chacun ferait ce qu’il veut.

 

Marie. Plus de juge, de dieu, de maître.

 

Julie. Seul mot d’ordre : l’amour !

 

Marie. Et toi Julie, comment ça s’est passé ?

 

Julie. J’ai eu de la chance. Je n’ai pas connu mon père. Ma mère n’a rien dit. Elle a accepté quoiqu’embarrassée.

 

(Elles se regardent avec chaleur)

 

Marie. On a de la chance de s’être rencontrées !

 

Julie. Oui Marie ! Profitons-en.

 

Marie. Si je ne t’avais pas connu, je ne sais pas ce que je serai devenue ? Peut-être me serai-je soumise à un homme faute de mieux.

 

Julie. Un mariage de convenance pour ne pas rester seule ?

 

Marie. Une forme de prostitution légale.

 

Julie. Faire semblant sa vie durant quelle horreur !

 

Marie. Tu sais beaucoup de filles n’ont pas le choix : l’oppression des parents, de la société. Et je ne parle pas de celles qui se découvrent lesbiennes après leur mariage.

 

Julie. Des mariages forcés par la coutume ancestrale africaine.

 

Marie. Chez nous, la plupart du temps, c’est dans la haute société qu’on arrange les relations !

 

Julie. Pas de mélange social et puis il faut penser à l’héritage industriel !

 

Marie. Dans tous les cas, la femme n’est qu’une marchandise, un objet, comme au temps des rois !

 

Julie. Quel gâchis !

 

Marie. Souvent les filles célibataires sont mal vues, l’objet de railleries plus ou moins gauloises.

 

(Elles s’assoient pensives)

 

Julie. Marie si on adoptait un enfant ? (Très sérieuse)

 

Marie. Oh ! Toi aussi tu y penses ! C’est merveilleux.

 

Julie. Ça te plait ?

 

Marie. J’aimerai tant !

 

Julie. Avant il faut se marier, c’est la loi. L’Assemblée nationale a imposé le mariage avant adoption.

 

Marie. On n’a pas le choix !

 

Julie. Toujours réactionnaires ces élus.

 

Marie. L’adoption homoparentale, ils ne pourront s’y opposer.

 

Julie. Tu connais les fonctionnaires, ils vont faire trainer en longueur, exiger des documents pour leurs dossiers…

 

Marie. Toujours se justifier !

 

Julie. Ils vont se cacher derrière des règlements pour faire éterniser les choses.

 

Marie. Ne pas oublier de cocher d’une croix la case appropriée, sinon tout est à refaire !

 

Julie. Le règlement c’est le pouvoir des minables !

 

Marie. Il faudra se faire aider par une association. Par ce biais nous serons écoutées.

 

Julie. La Convention européenne des droits de l’homme rejette toute discrimination.

 

Marie. Tu es sûre !

 

Julie. Oui et la France l’a signée.

 

Marie. Tu as vu cette convention. Ils parlent du droit de l’homme pas celle de la femme !

 

Julie. C’est vrai le mot femme est exclu !

 

Marie. À la Révolution ce fut pareil : les hommes demeurent libres et égaux. Cela sous-entend que les femmes sont inférieures.

 

Julie. Elles ont dû se battre pour imposer leurs idées aux bourgeois révolutionnaires. Beaucoup y ont laissé leur tête.

 

Marie. Les révolutionnaires sont souvent des frustrés qui veulent prendre la place des possédants, rien de plus.

 

Julie. Tout reste à faire !

 

Marie. Oui ! Julie, les révolutions sont rarement favorables aux femmes.

 

Julie. Ils auraient dû utiliser le terme : êtres humains, ce qui engloberait les hommes et les femmes.

 

Marie. Ne rêvons pas. Même aujourd’hui ils font des différences.

 

Julie. Les ordures !

 

Marie. Même la langue est soumise à la prépondérance masculine.

 

Julie. C’est vrai ! les dirigeants, les pseudo-intellos de l’Académie s’opposent à la féminisation du vocabulaire, de l’orthographe.

 

Marie. Quand les mots féminins existent, ils refusent de les utiliser.

 

Julie. Le neutre est masculin. Il suffit d’un seul mec pour qu’i s’impose même si la gent féminine est plus nombreuse.

 

Marie. Cela remonte à la Grèce antique et sa prétendue démocratie réservée aux seuls hommes.

 

Julie. Les femmes et les esclaves étaient rejetés.

 

Marie. C’est pour cela que nos intellectuels se pâment devant la Grèce antique.

 

Julie. Les pourris, une démocratie rien que pour eux !

 

Marie. Rien n’a changé !

 

Julie. Restons ensemble, solidaires nous serons les plus fortes.

 

Marie. Alors, marions-nous !

 

Julie. On dépose les bans.

 

Marie. Désormais les élus ne peuvent s’y opposer.

 

Julie. Préparons l’avènement.

 

Marie. Qui invitons-nous ?

 

Julie. Tes parents, ma mère.

 

Marie. Mon père refusera, ma mère n’osera venir seule.

 

Julie. Invitons-les quand même !

 

Marie. On invite les copains de LGBT.

 

Julie. Oui ! Et l’auteur de cette pièce.

 

Marie. Queue de cheval ?

 

Julie. Exactement.

 

Marie. Invitons Nina.

 

Julie. La salope ?

 

Marie. Oui ! Comme cela on lui montrera que nous sommes tolérants.

 

Julie. Elle va accepter ?

 

Marie. Pourquoi pas, cela lui permettra de draguer parmi les invités !

 

Julie. Peut-être qu’elle trouvera chaussure à son pied ?

 

Marie. Un mec ?

 

Julie. Non ! Une nana.

 

Marie. Tu m’as fait peur !

 

Marie. On va faire la fête !

 

Julie. La fête de notre fierté à nous.

(Elles exultent et s’embrassent)

 

                                                      FIN DE L’ACTE TROIS

                                                               

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTE QUATRE

 

(Assises côte à côte, heureuses)

 

Marie. Quel beau mariage !

 

Julie. Le traiteur nous a comblés !

 

Marie. Le vin coulait à flots !

 

Julie. Nos deux copains de LGBT se sont occupés de la musique, c’était génial.

 

Marie. Tu as vu le décor ?

 

Julie. Super ! La salle municipale arborait les couleurs de l’arc-en-ciel.

 

Marie. Des photos affichées au mur de la dernière Gay-Pride.

 

Julie. On était sur les clichés bras dessus, bras dessous.

 

Marie. Les amis nous ont photographiés en cachette !

 

Julie. Elles sont belles ses photos !

 

Marie. On chantait à tue-tête dans les rues de Paris en marchant main dans la main !

 

Julie. Tu te remets les paroles des chansons ?

 

Marie. Oui ! « Ça ira, ça ira ont s’aimera pour la vie ».

 

Julie. Un plagiat de la chanson de Michel Delpech !

 

Marie. Oui ! Avec quelques changements de phrases. (Musique en fond de la chanson)

 

Julie. Tu te souviens de la tête des spectateurs ?

 

Marie. Certains nous regardaient curieusement !

 

Julie. Les mecs reluquaient mes cuisses !

 

Marie. Tu étais en tenue légère !

 

Julie. Il faisait chaud !

 

Marie. Ils ne devaient pas accepter que tes cuisses me fussent réservées !

 

Julie. Réservées à tes mains caresseuses, à ta langue goûteuse.

 

Marie. Les pauvres, ils en bavaient le long des trottoirs.

 

(Rire des deux filles)

 

Julie. Une belle soirée.

 

Marie. Un beau mariage.

 

Julie. Même ton père et ta mère sont venus.

 

Marie. Je n’y croyais pas.

 

Julie. Ton père semblait heureux de nous voir.

 

Marie. C’est vrai, je lui ai parlé de notre future adoption. Pour la première fois, je l’ai vu souriant, content.

 

Julie. Tu vois les mentalités évoluent.

 

Marie. Quoique mon père m’ait demandé, gêné, si nous adopterons un enfant de chez nous !

 

Julie. De chez nous !

 

Marie. Oui ! Un blanc de préférence, je suppose.

 

Julie. Ah ! Pas de mélange alors ?

 

Marie. Tu vois Julie ce n’est pas gagné.

 

Julie. Les siècles d’obscurantismes religieux seront difficiles à faire disparaitre.

 

Marie. Ta mère a bien discuté avec mes parents. Elle m’a dit qu’elle sera heureuse d’être grand-mère.

 

Julie. Elle n’a rien dit pour le futur choix de l’enfant ?

 

Marie. Non !

 

Julie. Tu as remarqué à la mairie ?

 

Marie. Quoi donc ?

 

Julie. L’officier d’État civil faisait la gueule !

 

Marie. Contraint et forcé, il n’avait pas le choix.

 

Julie. C’est un élu de gauche pourtant !

 

Marie. Gauche comme de Droite, la plupart sont bloqués par de vieilles idées.

 

Julie. Ton père a reluqué Nina.

 

Marie. Tu es sûre ?

 

Julie. Sûre et certaine, surtout sa paire d’enjoliveurs bien visible.

 

Marie. La salope !

 

Julie. Tu as vu comme elle était habillée !

 

Marie. Une jupe ultra courte qui moulait ses cuisses, un chemisier qui laissait voir ses globes.

 

Julie. Il a dansé toute la soirée avec Nina !

 

Marie. La salope !

 

Julie. Tous les mâles perdaient leurs regards dans le balconnet de Nina.

 

Marie. Des mâles heureux ou des malheureux ?

 

(Rires des deux filles)

 

Julie. Quand même cette Nina quels nibards !

 

Marie. Et son postérieur, tu as vu comme elle se trémoussait ?

 

Julie. Dommage !

 

Marie. Quoi dommage ?

 

Julie. On aurait pu se la farcir !

 

Marie. Une partie à trois ?

 

Julie. Entre trois filles !

 

Marie. On a raté l’occasion.

 

Julie. Et quelle occasion !

 

Marie. Il n’est peut-être pas trop tard.

 

Julie. Comment ça pas trop tard ?

 

Marie. Maintenant qu’on est réconciliée !

 

Julie. Tu crois !

 

Marie. Un lèche-minou à trois !

 

(Marie et Julie rigolent)

Julie. Tu crois que ton père a le béguin ?

 

Marie. En tous cas il semblait subjugué.

 

Julie. Plus d’un mec a dû avoir la trique !

 

Marie. Même nos potes homos semblaient émus.

 

Julie et Marie. Cette Nina quelle salope ! (elles crient)

 

Julie. Certains furent gênés, d’autres envieux.

 

Marie. Queue de cheval avait le regard plongé dans le sous-tif de Nina.

 

Julie. Oui ! il paraissait désespéré.

 

Marie. Bien fait pour lui. Ça lui apprendra à en faire une lesbienne !

 

(Marie reçoit une communication téléphonique. Son visage change de couleur. Elle passe de l’étonnement à la joie).

 

(Elle crie d’allégresse et jette son téléphone portable)

 

Julie. Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

 

Marie. C’est super. Mon père vient d’appeler. Tu ne devineras pas ce qu’il vient de me dire !

 

Julie. Parle Marie !

 

Marie. Après notre mariage, il a revu Nina. Ils se sont trouvé des atomes crochus. Ils vont vivre ensemble !

 

Julie. Alors Nina était une double salope !

 

Marie. Comment ça ?

 

Julie. Elle aime les hommes et les femmes !

 

Marie. Oui !

 

Julie. Elle a toujours fait gonfler la braguette des mâles !

 

Marie. Julie enfin !

 

Julie. Cette Nina tout de même drôle de nana. Grâce à elle nous sommes heureux.

 

Marie. Mon père aussi.

 

Julie. Au début, elle voulait casser notre couple.

 

Marie. La voici maintenant caser !

 

Julie. Elle a changé d’approche sexuelle.

 

Marie. Un mec, tu t’imagines !

 

Julie. C’est horrible !

 

Marie. N’exagère pas !

 

Julie. Oh là, là, adieu la partie à trois !

 

Marie. J’en ai bien peur !

 

Julie. Elle va offrir son abricot à un mec !

 

Marie. Il va lui mettre son andouille dans sa bouche pulpeuse !

 

Julie. On va devenir amies !

 

Marie. Elle va faire partie de la famille !

 

Julie. On ne va pas pouvoir brouter sa prairie !

 

Marie. Ni cueillir sa fleur épanouie !

 

Julie. Le petit vieux est mort pour rien.

 

Marie. Quand même il fallait bien qu’il parte !

 

Julie. Et ta mère ?

 

Marie. Mon père m’a informé qu’elle a aussi trouvé sa voie sexuelle. Elle s’est découverte lesbienne et fréquente une voisine. Mes parents divorcent.

 

Julie. C’est merveilleux !

 

Marie. Julie, je suis heureuse !

 

Julie. Les deux copains de LGBT se sont bien amusés au mariage.

 

Marie. Nina n’a pas compris que c’était eux qui lui avaient fait peur.

 

Julie. Non ! Elle ne pouvait les reconnaitre sous leurs masques.

 

Marie. Il faudra un jour qu’on lui explique à Nina.

 

Julie. Tu crois que c’est nécessaire ?

 

Marie. Sûre ne serait-ce que pour la tranquilliser.

 

Julie. La tranquilliser de quoi ?

 

Marie. Afin de l’informer Julie que nous ne sommes pas des transgenres !

 

Julie. Tu as raison Marie. Elle comprendra que nous sommes seulement des lesbiennes comme elle, enfin je veux dire comme elle avant…

 

Marie. Ne soit pas chagriné Julie, peut-être qu’un jour…

 

Julie. Tu penses qu’un jour on pourra goûter à ses fruits de la passion ?

 

Marie. Peut-être qu’elle aura envie maintenant de nos deux copains homos ?

 

Julie. Peut-être, mais les filles les laissent indifférents !

 

Marie. Leurs points virgules resteront insensibles aux charmes de Nina ?

 

Julie. Je ne crois pas que leurs virgules deviennent points d’interrogation !

 

Marie. À chacun sa ponctuation !

 

(Rire des deux filles)

 

Julie. Ton père et Nina vont se marier ?

 

Marie. Non ! Mais ils sont décidés à vivre ensemble. Ils vont fêter cette rencontre.

 

Julie. Ils vont faire la java ?

 

Marie. Oui ! On est invité !

 

Julie. Queue de cheval n’avait pas prévu cette fin !

 

Marie. Non ! Tant pis pour lui !

 

                                                          FIN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                       

 

 

 

 

 

 

 



22/03/2015
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 12 autres membres