POPOTIN
Un jeudi après midi à St Lazare
Tandis que je flânai dans la gare
Attendant sagement mon train
J’aperçu, soudain son popotin.
Il aurait fait voir rouge un jésuite
Mes yeux sortirent des orbites
Ce postérieur qui se dandinait
Sous le hall et le long des quais
Laissaient les mâles confondus
Le long de la Salle des Pas Perdus.
L’ingénue s’arrêta à un guichet
Peut-être pour acheter un billet
Sans se douter, l’enchanteresse
L’émoi que provoquait sa silhouette.
Les cheminots en perdaient leur foi
Eux qui sont déjà des impies sans loi
Silence pesant dans les haut-parleurs
Au PC on suivait sur les téléviseurs.
Les roulants en oubliaient le départ
Et les usagers se foutaient du retard
Les yeux obnubilés par le spectacle
Ce n’est pas souvent qu’on voit un miracle.
Le chemin de fer n’est guère bienveillant
À ce genre d’évènement
Autant profiter de cette chance
Qui s’offrait entre deux correspondances.
Le baveux de la télé, le soir au journal
Parlera d’un début de mouvement social
Il avait à la bouche le mot grève
Mais les camarades avaient vu un rêve.
Pouvait pas comprendre le présentateur
L’accord entre cheminots et voyageurs
Et puis causer du fondement de la dame
Pouvait scandaliser certaines âmes.
« Une croupe mouvante et sans manière
A bloqué la circulation ferroviaire »
Aurait-il pu, avec délicatesse, le dire
Sans déclencher, dans les foyers, un fou rire.
On vit abandonnant le plan vigie-pirate
De braves pandores écarlates
Suivent la rotondité avec tendresse
Ah ! Ce que peut faire une fesse !
Depuis cette vision
Je reviens souvent dans la station
Avec le fol espoir, mais en vain
De revoir une fois encore cet arrière train
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